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Le Juba Film Festival célèbre le cinéma sud-soudanais

Un festival sans cinémas : les films sont projetés en plein air dans les quartiers résidentiels, © Ministère fédéral des Affaires étrangères
Un festival du cinéma dans un pays dépourvu de salles : Djouba, la capitale du Soudan du Sud, a connu en décembre sa quatrième édition du Juba Film Festival avec de jeunes cinéastes locaux. Une manifestation soutenue par le ministère fédéral des Affaires étrangères.
Le quartier comme salle de cinéma
Ce n’est qu’en 2011 que le Soudan du Sud a obtenu son indépendance vis-à-vis du Soudan. Beaucoup reste à construire dans le pays, et l’industrie du cinéma en fait partie. Dans le plus jeune pays du monde, on n’a pas de cinémas mais on a un festival : les films sont projetés à la tombée de la nuit, le plus souvent dans les quartiers résidentiels ou sur le campus de l’université.

On doit ce festival au réalisateur sud-soudanais Simon Bingo, qui l’a fondé en 2016. La quatrième édition s’est déroulée en décembre 2019. Le succès est au rendez-vous : 22 000 spectateurs se sont pressés sur les neuf sites du festival. Sur un site de projection, l’affluence a été si forte que le système de sonorisation n’a pas suffi. En un rien de temps, d’autres enceintes ont été trouvées dans les environs et installées sur place.
Une soif de paix
Loin d’être un simple divertissement, le festival encourage aussi les cinéastes locaux à raconter des histoires de chez eux et à représenter la culture de leur jeune pays. Les contributions sud-soudanaises exprimaient un désir largement partagé : obtenir enfin la paix au Soudan du Sud. Du festival émane l’espoir d’une société où les individus et leurs droits sont respectés. Il offre aussi l’occasion de raconter des histoires positives du Soudan du Sud, comme le souligne le directeur du festival Simon Bingo :
Nous souhaitons que les cinéastes locaux puissent réaliser de bons films, d’une qualité technique suffisamment élevée pour leur permettre d’être présentés dans d’autres festivals en Europe, aux États-Unis, au Kenya ou ailleurs. Cela nous permettra aussi de donner une image du Soudan du Sud à l’étranger.

Ce sont pas moins de 46 films qui ont été diffusés durant les trois jours de festival, qui s’est terminé par une cérémonie de remise de prix couvrant différentes catégories. L'Allemagne était elle aussi représentée avec « Les trains de la liberté », de Sebastian Dehnhardt et Matthias Schmidt, un documentaire sur la chute du mur et la réunification.
La Mission des Nations Unies au Soudan du Sud prend désormais le relais du festival : des films sur le thème des droits de l’homme issus des quatre éditions du festival seront ainsi présentés dans les autres provinces du pays.
Un soutien du ministère fédéral des Affaires étrangères et du Goethe-Institut
L’Allemagne soutient le festival à hauteur de 11 000 euros. Ce coup de pouce fait la différence : sans cet apport, le festival n’aurait pas pu avoir lieu. Parallèlement au festival, le Goethe-Institut en Éthiopie a en outre proposé des séminaires de formation continue à des cinéastes.