Il y dix ans prenait fin le régime de Mouammar Kadhafi. La Libye basculait alors dans la guerre civile, avec le soutien militaire croissant d’acteurs internationaux. La situation s’est nettement améliorée depuis le début du processus de Berlin en 2019. Niels Annen se rend aujourd’hui à Tripoli.
Pas à Berlin ou à New York : l’avenir de la Libye se discute pour la première fois à Tripoli
La conférence internationale sur l’avenir de la Libye se tient aujourd’hui à Tripoli à l’initiative de la ministre des Affaires étrangères du pays, Najla Mangoush. C’est la première réunion d’une telle ampleur à être organisée en Libye depuis que le processus est suivi de près par l’Organisation des Nations Unies et l’Allemagne, coorganisatrices des deux conférences de Berlin sur la Libye. Avant de prendre son vol, le ministre adjoint Niels Annen a déclaré à Berlin :
Avec la conférence organisée à Tripoli, la Libye montre une fois de plus qu’elle reprend son destin en main. Nous soutenons expressément cette démarche et continuons à défendre fermement le retrait des troupes étrangères du pays ainsi que la tenue des prochaines élections.
La conférence se tient à un moment important car des élections sont prévues dans deux mois. Ses points prioritaires sont donc les préparatifs de ces élections de décembre, les réformes indispensables du secteur de la sécurité ainsi que le retrait nécessaire de toutes les forces étrangères. La Commission militaire conjointe 5+5 vient de se mettre d’accord sur un plan de départ qui doit également être présenté lors de la conférence.
Pourquoi ces élections sont-elles si importantes ?
Les élections constituent un élément décisif du processus de paix et une demande expresse de la société civile libyenne. Seules des élections sont à même de déboucher sur le premier gouvernement démocratique légitime depuis 2014 qui soit aussi, et surtout, reconnu dans tout le pays. C’est un pas crucial pour la réconciliation de toutes les parties du pays et de la population. Il est donc primordial de créer au plus vite les conditions nécessaires à la tenue d’élections libres et justes.
Pourquoi le thème de la sécurité est-il si important ?
L’Allemagne tient à ce que ce scrutin soit libre et juste. Pour y parvenir, des progrès doivent être accomplis dans d’autres domaines, notamment le secteur de la sécurité et le départ de tous les combattants étrangers. On vise ici tant des soldats étrangers que des mercenaires.
Le secteur de la sécurité doit être réformé et soumis à la surveillance rigoureuse d’une autorité civile unie. Cela passe par un processus global de démobilisation et de désarmement des milices et des groupements armés en Libye. Ce ne sont pas des tâches faciles, et pourtant le monopole de l’usage légitime de la force de l’État doit être rétabli afin de garantir la sécurité de toutes les Libyennes et de tous les Libyens et d’éviter de retomber dans des conflits armés. L’Allemagne continuera à soutenir la Libye dans cet objectif en coopération avec la MANUL et d’autres partenaires internationaux.